Cet article a été relu par l’association RevelNAC (Association de vétérinaires spécialisés en NAC) : http://www.revelnac.fr/
A. Gale des oreilles
La gale auriculaire a été autrefois très fréquente, particulièrement chez les jeunes lapins. Elle est aujourd’hui moins souvent observée grâce à l’amélioration des conditions de vie des lapins. Elle est causée par Psoroptes cuniculi. Cet acarien reste en surface de la peau et se nourrit des débris épidermiques. Au cours des repas, il injecte sa salive dans la peau, ce qui est à l’origine de l’importante réaction inflammatoire observée.
La contamination se fait par contact direct ou indirect avec un lapin contaminé (parfois, porteur sain, c’est à dire porteur du parasite mais sans avoir développé de symptômes). Une seule ou les deux oreilles peuvent être infectées.
Environ deux à trois semaines après la contamination, le lapin commence à se secouer les oreilles et à se gratter puis du cérumen surabondant et des croûtes apparaissent. Les démangeaisons sont importantes, causées par les excréments du parasite et le lapin se gratte parfois jusqu’au sang. Les oreilles sont douloureuses. Non soignée, la gale peut aller jusqu’à envahir le conduit auditif et se propager au reste du corps. Des complications bactériennes (otites externe et moyenne) sont fréquentes.
Une consultation vétérinaire est nécessaire pour le diagnostic (examen du cérumen à la loupe ou après curetage auriculaire). L’aspect feuilleté du cérumen est généralement très typique. La mise en place des soins appropriés est indispensable : les soins locaux sont déconseillés, ils sont contraignants, difficiles à réaliser et sont également à l’origine de douleur. Mieux vaut utiliser des pipettes acaricides adaptées, prescrites par votre vétérinaire NAC. Le traitement de l’environnement n’est généralement pas nécessaire, si les pipettes acaricides sont appliquées à plusieurs reprises selon un schéma thérapeutique précis. Par contre, il est essentiel de traiter tous les lapins vivant en contact avec l’individu malade, même en l’absence de symptômes (portage sain).
B. Gale de la peau
Elle est causée par les acariens Sarcoptes scabiei et plus rarement Notoedres cati qui creusent des tunnels ou des nids dans la peau. Elle atteint souvent d’abord le nez, la bouche, la tête puis peut rejoindre le reste du corps (périnée, pattes). Le lapin se gratte à cause des démangeaisons et on peut observer des lésions dépilées, notamment sur les pattes.
Le parasite peut mettre 3 semaines à devenir adulte et actif, ce dont il faut tenir compte dans le traitement. Cette maladie étant rare, elle ne nécessite pas de traitement préventif. Il faudra isoler le lapin de ses congénères et des autres rongeurs.
Une consultation vétérinaire est nécessaire pour le diagnostic et la mise en place des soins appropriés (pipettes acaricides appliquées selon un schéma précis). Il faudra également traiter l’habitat avec un acaricide adapté et traiter les autres animaux de la maison.
C. Cheyletiellose
Cette pseudo-gale, très fréquente, est due à Cheyletiella parasitovorax, un acarien qui se nourrit des débris cutanés (peaux mortes) du lapin. Le lapin est fréquemment porteur sain.
L’infestation se développe souvent en cas de baisse immunitaire (maladie, stress) et/ou d’obésité et/ou de difficultés de toilettage.
La transmission s’effectue par contact direct.
Les lésions (squames) touchent principalement la région dorso-lombaire. Le grattage est d’intensité variable.
La cheyletiellose peut – rarement – être transmise par le chien, bien qu’elle soit fréquente chez le chiot et le chat qu’elle infeste également. Cette maladie est transmissible à l’homme et entraîne des lésions de prurigo papuleux.
D. Puces (pulicose)
Le lapin peut être infesté par des puces provenant du chien (Ctenocephalides canis), du chat (Ctenocephalides felis) ou du lapin (Spinopsyllus cuniculi), ces dernières étant fortement associées au cycle reproducteur de la lapine et vectrices de la myxomatose. Lorsque le lapin est infesté, on parle de puliculose.
Les piqûres entraînent démangeaisons, grattage et croûtes.
Le traitement préventif contre les puces est conseillé, notamment parce qu’elles sont vectrices de maladies (myxomatose, ténias) mais aussi à cause de la gêne cutanée et de la transmission potentielle à tous les membres de la famille (animaux et humains).
Le traitement consiste en l’administration, toutes les deux à quatre semaines, selon l’intensité de l’infestation et la nature du produit utilisé, d’une pipette anti-parasitaire. Celle-ci est appliquée sur la nuque du lapin, directement sur la peau, en écartant bien les poils. Veillez à ce que deux lapins ne se toilettent pas et n’ingèrent pas le produit par ce biais. Si jamais le poil de votre lapin avait été mouillé (pluie, nettoyage d’une partie du corps), il convient de différer l’application du produit de 48h afin que celui-ci diffuse parfaitement au niveau cutané. Tous les compagnons de votre lapin ainsi que les chiens et chats de la maison doivent être traités. La désinsectisation de l’environnement est toujours recommandée : en effet, les puces passent la majorité de leur cycle de vie dans l’environnement, et non pas sur l’animal. Traiter l’animal est donc rarement suffisant pour éradiquer les puces d’une maison. Ces traitements doivent être effectués en l’absence d’animaux, notamment des lapins qui sont très sensibles aux molécules utilisées dans cette indication.
Attention, seuls certains produits anti-puces peuvent être utilisés chez le lapin : Advantage® (Imidaclopride) ,Advocate® (Imidaclopride et moxidectine) , Stronghold chaton® (Sélamectine) notamment. (Ceci n’est pas une liste exhaustive). La posologie est à adapter selon le poids de votre lapin.
Attention, les colliers anti-puces ainsi que les produits à base de fipronil, présents dans les pipettes Frontline®, Frontline Combo®, Fiproline®, Effipro®… ne doivent JAMAIS être utilisés chez le lapin, ils sont à l’origine d’une intoxication mortelle.
E. Tiques
Elles infestent autant les lapins que les chiens et chats, ayant accès au jardin. Il arrive également que des tiques contaminent les lapins à l’intérieur, elles peuvent y avoir été apportées par les autres animaux de la maison ou des plantes (graminées notamment) provenant de l’extérieur.
Les tiques mordent le lapin et restent accrochées sur leur hôte. Durant leur repas de sang, elles vidangent leur glande salivaire dans la plaie de morsure afin de faciliter la digestion des produits sanguins qu’elles ingèrent. Par ce biais, elles peuvent potentiellement transmettre des maladies à l’animal mordu.
Si elles sont peu nombreuses, les tiques peuvent être retirées avec une pince à tiques puis éliminées. En cas de forte infestation, le lapin peut être affaibli et une consultation vétérinaire est alors nécessaire.
Il existe peu de produits répulsifs non toxiques et réellement efficaces chez les lapins pour éviter une infestation par des tiques. Ces parasites sont inféodés à des biotopes bien spécifiques : il est aisé d’identifier la ou les zones infestées dans votre jardin et d’en interdire l’accès à votre lapin. Une inspection minutieuse après chaque sortie est également recommandée. Les pipettes acaricides sont efficaces pour tuer la tique mais généralement, ne l’empêchent pas de mordre votre compagnon.
F. Aoûtats
Les aoûtats sont les larves de petits acariens (Trombicula autumnalis) qui piquent pour se nourrir. Les adultes sont inoffensifs. Ils se présentent comme de minuscules points orange, souvent situés sur la tête ou entre les doigts. Ils sont surtout présents dans les endroits ombragés, humides et chauds comme les pelouses arrosées et entraînent de fortes démangeaisons. La mesure préventive la plus simple est d’interdire la zone contaminée au lapin. Il faut également veiller à ce que les lésions dues au grattage ne s’infectent pas.
G. Myiases
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