Cet article a été relu par l’association RevelNAC (Association de vétérinaires spécialisés en NAC) : http://www.revelnac.fr/
La myiase est une affection dermatologique due à la pénétration d’une larve de mouche (asticot) sous la peau. Elle apparaît principalement durant la saison chaude, notamment au début et à la fin de l’été, moments où la mouche se reproduit le plus. Les régions humides et chaudes attirent les mouches qui vont y pondre. Les zones touchées sont principalement le périnée et le cou des lapins.
Elle peut toucher tous les lapins présentant un pelage humide ou souillé, pour des raisons environnementales ou pathologiques :
vivant sur un sol souillé : litière insuffisamment changée,
obèses car ils ne peuvent alors plus toiletter leur arrière-train et ne mangent plus leurs caecotrophes qui y restent souvent collées,
avec des troubles locomoteurs gênant le toilettage,
avec malocclusion dentaire : l’hypersalivation due à la gêne dentaire mouille le cou créant une zone propice à la ponte,
se positionnant mal pour uriner ce qui souille le poil,
malades (diarrhées souillant le pelage), blessés (plaies), souffrant de malpropreté urinaire.
Ce sont ces mêmes causes qui devront être traitées dans un souci de prévention des myiases : il convient de maintenir une litière et un environnement propres, de protéger les ouvertures vers l’extérieur par des moustiquaires et surtout, d’inspecter quotidiennement la région périnéale et le cou des lapins à risque.
La mouche va soit pondre sur un sol souillé puis les larves montent sur le lapin lors d’un contact cutané, soit pondre directement sur une peau souillée ou dans une plaie. Elles pénètrent ensuite sous la peau où elles s’accrochent à l’aide de crochets. Elles se nourrissent ensuite de la peau ou des sérosités, nécrosant rapidement les tissus. Cette nécrose est d’intensité variable, selon l’espèce de mouches à l’origine de la myiase. Cela peut attirer de nouvelles mouches qui cherchent des sites de ponte sur des tissus nécrotiques. Des surinfections bactériennes peuvent compliquer le tableau clinique. Le lapin est très abattu, la zone est inflammatoire et la peau paraît nécrosée, l’odeur peut être nauséabonde. L’animal est généralement en état de choc au moment de la présentation clinique, tant la douleur est intense et les conséquences organiques sont graves. L’issue est souvent fatale avec la mort du lapin par septicémie, déshydratation et douleur.
Sous anesthésie ou sédation, la zone infestée doit être totalement tondue ou débridée, tous les asticots sont délicatement retirés manuellement puis la plaie est abondamment nettoyée avec une solution antiseptique diluée. Des pansements cicatrisants sont ensuite renouvelés régulièrement : la gravité des lésions est de l’ordre d’une brûlure du deuxième degré. Une consultation vétérinaire en urgence est indispensable pour administrer des analgésiques et mettre en place un traitement adapté.
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