mis à jour le lundi 25 octobre 2010
Lorsqu’on n’est pas impliqué dans le sauvetage des lapins, on ignore souvent l’état déplorable dans lequel ils sont parfois confiés aux refuges et associations.
Le mauvais état de santé a diverses origines :
Le lapin a été abandonné à l’extérieur et a été livré à lui-même plusieurs jours. Il est souvent amaigri, très souillé, parfois trempé et souffrant de pathologies respiratoires. Il peut s’être blessé, avoir été victime d’un accident ou avoir été attaqué par un prédateur. Ces lapins nécessitent un bilan complet et des soins d’urgence.
Le lapin a vécu dans des conditions d’hygiène déplorables. Il est très souillé, infesté de parasites, ses griffes trop longues peuvent avoir provoqué une pododermatite, ses oreilles très sales peuvent être atteintes de gale des oreilles. Rien de dramatique, mais tout ceci nécessite des traitements de longue durée assez coûteux.
Le lapin est abandonné parce qu’il est malade et que ses propriétaires refusent d’effectuer les soins parce que « ce n’est qu’un lapin », parce qu’ils n’en ont pas les moyens ou parce qu’il souffre d’une maladie chronique. Le lapin doit être pris en charge rapidement, les frais vétérinaires sont élevés et si le lapin souffre d’un problème chronique, il reste difficile à placer. Le refuge doit prendre en charge les frais pendant de longs mois…ou années. Nous avons eu cette année l’exemple d’un lapin qui souffre de problèmes dentaires et ne trouve pas d’adoptants depuis 2 ans.
La lapine est gestante. C’est malheureusement relativement fréquent. Il y a alors deux solutions. Si la gestation n’est pas très avancée, le vétérinaire peut pratiquer une stérilisation et supprimer les embryons par la même occasion. Bien souvent cependant, c’est impossible pour des raisons éthiques et médicales car la gestation est trop avancée au moment de l’abandon ou parce que la gestation n’est pas signalée lors de l’abandon. L’association ou le refuge doit alors prendre en charge toute la famille jusqu’au sevrage, soit 8-10 semaines minimum. Ceci pose de gros problèmes financiers mais aussi un problème de place. Lorsqu’un refuge ou une famille d’accueil s’engage à prendre en charge 1 lapin, elle n’a pas toujours la place ou les finances nécessaires à l’entretien de 5,6,8,10 lapins pendant plusieurs semaines ou mois. L’association Ani-nounou a fait face à cette situation cet été. Un sauvetage de 3 lapins s’est transformé en gouffre financier car il a nécessité : 1 castration, 2 stérilisations et la prise en charge de 9 lapereaux.
Le témoignage de la SPCA :
Blanca est arrivée au refuge le 6 octobre dans un état lamentable. Elle a été trouvée errante en pleine ville. Elle présentait une diarrhée moyenne, des parties génitales sales et inflammées, elle avait des selles accumulées à l’intérieur de l’entrée de son anus. Sa queue est blessée et elle a des plaies sur le dos. On lui taille les griffes, extrêmement longues et lui donne un bain tellement elle est souillée. Visite au vétérinaire dès le lendemain. Blanca présente des bactéries inhabituelles au système digestif, d’ou les diarrhées, les parties génitales inflammées et les selles prises dans l’anus. Elle sera traitée au Métronidazole et au Bene-Bac. Le vétérinaire conclut que Blanca est errante depuis quelques temps, et qu’elle aurait été attaquée par un animal. Elle présente des blessures (non graves) au dos et sa queue n’est plus fonctionnelle. Les ligaments ont été touchés. Blanca n’a pas de douleur, mais elle n’a aucun contrôle sur sa queue. L’inquiétude de notre vétérinaire, si elle ne parvient pas à enlever sa queue lors des visites à la litière, les selles vont y rester collées, et l’urine irritera constamment la région anale, ce qui risque de causer des irritations sur le long terme. L’amputation de sa queue pourra être prise en compte éventuellement dans ce cas, au besoin. Blanca a été rasée pour l’aider à bien guérir ses plaies. Sinon elle est en bonne santé, son âge est évalué à 2-3 ans et ses dents sont nickel.
Les frais vétérinaires pour un cas comme Blanca sont élevés pour les capacités d’un refuge. Présentement, nous en sommes à une 1ere visite pour elle, qui a coûté autour de $150.00 Elle devra possiblement être revue pour sa queue et les risques d’infections possibles. C’est à suivre. Des cas comme celui de Blanca sont fréquents, et les frais vétérinaires sont importants quand on reçoit ce genre de cas presque chaque semaine. Ce ne sont pas nécessairement de grands soins, mais le cumulatif devient majeur financièrement.
De plus, nous devons absolument avoir une famille d’accueil d’urgence pour faire les traitements. Au refuge, impossible de traiter de façon adéquate. Donc ici, l’importance des familles d’accueil en mesure d’administrer des soins est essentielle et vitale pour nous et pour le lapin. Quand on dit que les FA sauvent des vies, c’est vraiment le cas ! Les dons aux soins vétérinaires sont aussi essentiels, sans eux, on ne serait pas en mesure de traiter tous les lapins dans le besoin. Les moyens sont faibles, malgré un budget vétérinaire fourni par le refuge, mais nettement insuffisant pour couvrir les frais nécessaires, même si on s’en tient au minimum de soins.
Martine Allard Bénévole, SPCA Montreal. Canada
Vous pouvez également lire un autre témoignage de Martine sur le forum : Le sauvetage de Goldie.
Comment les aider ?
L’association Marguerite & Cie s’engage à aider financièrement chaque année 3 refuges et associations partenaires. Ce coup de pouce n’est bien évidemment pas suffisant. Il existe divers moyens d’aider les refuges, certains demandent un investissement financier et/ou humain d’autres uniquement un peu de temps :
faire un don
se proposer pour faire le ménage de temps en temps
faire don de foin, litière, granulés, légumes, matériel
devenir famille d’accueil
devenir bénévole pour un refuge
acheter le calendrier de l’association, nous reversons 1 euros par calendrier vendu à chacun de nos partenaires.
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